Lettre à sa déléguée

J’ai passé un séjour merveilleux. C’était une expérience géniale pleine de moments fun, enrichissants, parfois durs émotionnellement, mais j’ai su passer outre ces moments et j’ai pu profiter du reste. Mes premiers mois étaient vraiment passionnants : on ne s’ennuie pas vraiment quand on arrive, tout est différent… et d’une certaine manière, impressionnant. J’ai eu un peu de mal en hiver, mon moral était assez bas ; à Noël par exemple je me suis senti nostalgique, le climat froid du Minnesota me déprimait un peu. Le fait d’appartenir à la «Swim Team» m’a permis de connaître plus de monde et de m’investir dans la vie de mon lycée. Je faisais 2h30 d’entraînement par jour —c’était parfois un peu trop, mais j’ai senti comme une appartenance à la communauté et cela m’a ravi. Mes derniers mois furent les plus palpitants, j’étais bien intégré à l’école, j’avais plus d’amis, je sortais les week-ends avec des amis et souvent en semaine aussi. J’ai été pris en «Junior Varsity» dans l’équipe de tennis, c’était très sympa. J’ai fait un voyage de sept jours sur la «West Coast» avec mon organisme américain, j’ai pu rencontrer des étudiants d’échange des quatre coins du monde et me lier d’amitié avec eux, et j’ai adoré ce que j’ai vu et visité là-bas. Les activités étaient très bien organisées et intéressantes, j’ai particulièrement aimé Disneyland et San Francisco ­—qui est une ville magnifique avec beaucoup de caractère. Après ça j’ai eu Prom, j’étais nominé dans la «Prom Court» et j’ai ensuite gagné le titre de «Prom King» et la couronne qui va avec. Ce fut un des moments les plus glorieux de mon aventure. Cela m’a prouvé que j’avais réellement eu un impact dans mon lycée et que les gens m’appréciaient vraiment. Après ça, mes week-ends furent encore plus chargés. La «Graduation» est venue très vite, même si c’était pour «de faux», aucun diplôme ne m’a été remis, j’ai adoré marcher avec mes amis comme dans les films, puis lancer mon chapeau dans les airs à la fin de la cérémonie. J’ai été assez ému ce soir-là: c’était pour moi une sorte de conclusion  en apothéose d’une année très réussie en Amérique. C’était triste de quitter les amis et de manière générale la communauté que j’ai appris à aimer tout au long de ces dix mois, mais  d’un autre côté, la France me manquait, tout comme ma famille et mes amis. Donc le départ fut quand même relativement facile.
Il a été difficile par contre de dire au revoir à ma «Host Mom» —la seule personne dans ma famille d’accueil avec laquelle je m’entendais— car elle avait été une tutrice exemplaire. Elle me manque énormément. Enfin voilà: cette année était magique. Je suis content qu’elle soit terminée, car je peux maintenant me consacrer à de nouveaux projets. Je suis super heureux d’être de retour chez moi, à Saint-Malo. Merci beaucoup pour toute l’aide que vous m’avez apportée, Carole. Je vous en suis vraiment reconnaissant. 

ROMAN
Une année aux États-Unis en 2011-2012