Les enjeux d’un échange scolaire de 3 mois


Les enjeux d'un échange scolaire de 3 mois

En image : Noémie et sa «correspondante»
Noémie, St. Agatha, Ontario, Échange Trimestre Canada

Le programme « Échange Trimestre Canada » de PIE, Noémie l’a découvert un jour d’avril 2014.
Le soir même, elle a renvoyé les papiers, et elle a reçu la confirmation de son inscription quelques semaines plus tard. C’était maintenant certain, Noémie partirait en août, pour trois mois, au Canada !

 

Par Pauline, correspondante Trois Quatorze

«Je me suis inscrite le jour où j’ai découvert le programme, je n’ai donc pas vraiment eu le temps de réfléchir.» Mais c’est au moment de la préparation du départ que Noémie commence à se poser des questions : «Mais pourquoi je fais ça ?»… «Trois mois, c’est long!»… Les bonnes relations qu’elle noue sur internet  avec sa correspondante PIE ont raison de ses craintes, et c’est le 13 août que Noémie s’envole pour Baden, un petit village de l’Ontario.

Pour avoir déjà été en Amérique du Nord, elle connaît le pays en touriste, et souhaite se concentrer sur la découverte du mode de vie canadien et sur les rencontres qu’elle va pouvoir faire. La famille d’accueil lui ouvre donc ses portes, et Noémie découvre les joies du quotidien : se faire son propre déjeûner… «J’ai appris à faire la lessive aussi.» Vivre avec cette famille lui a permis de se rendre compte des différences qui existent avec la France dans la relation entre les enfants et leurs parents: «Les parents font tout ce qu’ils peuvent pour leurs enfants, ils ne disent presque jamais non.»

Et le lycée? «C’était génial», répond Noémie, nostalgique. Entre ses cours (comptabilité, théâtre, danse ou psychologie, anthropologie, sociologie…) et ses entraînements avec le groupe de «cheerleaders», elle n’a pas le temps de s’ennuyer. L’ambiance générale et les méthodes d’enseignement, beaucoup plus centrées sur la participation des étudiants et leur développement personnel, donnent à Noémie l’envie de revenir au Canada l’année prochaine pour sa dernière année de lycée. Le rêve se réalisera, puisqu’elle vient de recevoir sa confirmation d’admission au lycée français de Toronto.
Après près de trois mois —qui sont passés à la vitesse de l’éclair— c’est le retour: un moment difficile. Pour la mère de Noémie, «le plus dur c’est la rentrée, la réadaptation». Noémie appréhende le retour au lycée :« Je ne sais même pas comment je vais faire pour tenir le coup quand je vais reprendre. Après ce que j’ai vécu, ça me déprime complètement.»

Toutes les deux ressentent le besoin de partager leur expérience. Pour la mère, «comment gérer l’après» est la grande question: «Pour nous parents, c’est l’inconnu!» Noémie, quant à elle, «a vraiment envie de partager avec tout le monde», mais elle n’a réellement eu l’occasion de le faire que dans l’avion du retour.
Selon elles, il y a un réel manque d’information en France sur ce type de programmes. Le lycée de Noémie n’avait pas rencontré ce cas de figure depuis des années, et malgré l’intérêt et la bonne volonté des professeurs, l’organisation fut compliquée pour que Noémie puisse conserver sa place et rattraper ses cours. Du côté des parents, sa mère note un manque de contact entre les familles ayant vécu la même chose et qui pourraient échanger sur leur manière de gérer le séjour et l’après.
Cette expérience a également permis à Noémie de se rendre compte des aspects négatifs du système scolaire français : «C’est possible de faire comme eux, alors pourquoi on ne fait pas comme ça?»
Le mot de la fin revient à Noémie, qui résume ainsi son expérience: «J’ai l’impression d’avoir rêvé et dormi pendant tous ces mois, et là je me réveille.»