Nous entamons aujourd’hui notre sixième mois de vie avec Erika (jeune Finlandaise). Nous sommes heureux de partager cette expérience de l’accueil avec nos enfants. D’autant que nous voyons Erika s’ouvrir au fil des jours, s’adapter à notre rythme, aux nouvelles habitudes. Ce n’est pas facile tous les jours pour elle, surtout au niveau du français, car notre langue a bien des atouts, mais aussi bien des pièges. En voyant évoluer Erika, nous avons réalisé que notre système scolaire avait de vraies failles. Il faudrait pouvoir tenir compte du fait que tous les élèves ne sont pas faits dans le même moule. C’est parfois dur pour Erika de s’adapter : question de rythme surtout. Il lui manque aussi quelques bases pour ingurgiter Pantagruel et Gargantua ! Étienne, notre fils, est pour sa part accueilli aux États- Unis dans une famille avec des jumeaux de 14 ans, Jim et Ed, avec lesquels il s’est immédiatement bien entendu. Il a tout de suite pris ses marques dans cette famille chaleureuse et dans ce monde où tout lui paraissait immense (les jumeaux déjà —1m98— la maison bien sûr, et les portions dans les assiettes aussi…). Il a intégré (et s’est intégré à) sa nouvelle école qui, ditil, ressemble plus à un campus qu’à un lycée. Aller en cours ne lui pose aucun souci. Il profite à fond des possibilités qui lui sont offertes : rythme, matières… Il aime les profs « qui sont très à l’écoute des élèves » et qui « bavardent très librement avec eux ». Étienne nous a raconté qu’en plein contrôle d’anglais, son professeur de français est venu le chercher pour lui demander de l’aider à animer son cours. Il était très étonné mais l’a suivi de bon coeur en se disant qu’il terminerait son contrôle plus tard. Je suis toujours surprise par cette capacité d’adaptation des jeunes qui sont en immersion, leur faculté à assimiler une nouvelle façon de vivre. C’est une sacrée expérience de vivre loin de ses repères.
Domitille, participante en 82, Mère d’Etienne, un an aux USA en 2010