C’est comme un mélange d’odeurs et d’émotions qui me prend et me submerge. J’ai comme un goût de végémite sur la langue. J’ai du mal à articuler les mots français après ces mois passés à interagir avec des lycéens en uniforme reconvertis en surfeurs et avec leurs acolytes féminins. J’ai les yeux qui picotent, qui brillent des larmes des adieux et des reflets des milliers d’étoiles qui habillent le ciel, ici, au beau milieu de nulle part, du côté de Kalgoorlie. J’ai les oreilles qui grésillent, j’entends les émeus des forêts perdues, et les rires de ceux qui me sont devenus si chers. J’ai le coeur qui bat à cent à l’heure pour avoir expérimenté un tas de nouvelles choses, des choses qui ne me seraient même pas venues à l’esprit quelques mois auparavant. Un chapitre se termine. M’enfin, l’histoire, elle est loin d’être finie, très loin même. Aussi loin
qu’est grande la distance qui sépare la France de ce pays où j’ai laissé un petit bout de mon coeur.
Audrey, Perth, Western Australia, Un an en Australie