Je me souviens encore de Paris, quand je quittais mes parents, mes frères, mes soeurs. Je me souviens m’être demandé : « Mais qu’est-ce que tu fous ici, dans quoi t’es-tu aventurée ? ». Quand mon père m’a proposé ce séjour, j’ai simplement dit : « Pourquoi pas », sans trop réaliser. Une fois dans l’avion j’ai compris que je partais. A l’arrivée à l’aéroport, en voyant tous ces gens bizarres, j’ai pensé : « La prochaine fois tu réfléchiras avant de te lancer dans un truc comme ça ? ». Et puis j’ai essayé d’y croire. Je me suis dit : « Zut… Trop tard pour faire demi-tour. » Il m’a fallu beaucoup de courage et quatre bons mois pour me faire des camarades. Mes parents d’accueil m’ont beaucoup aidée. J’ai dû me faire au caractère très particulier de Jenifer, ma soeur d’accueil, que j’aime bien malgré tout et à celui-çi cool d’Aron, un frangin sans job et sans souci. Ma famille était loin d’être parfaite (parfaite, au fait, qu’est-ce que ça veut dire ?) mais j’ai vraiment apprécié leur générosité, et je serais très fière de leur apporter autant qu’ils m’ont apporté. Le temps a filé. Pendant toute cette année, j’ai pu exercer mes talents artistiques (danse, peinture, photo, dessin… ), d’oratrice (je fais des speechs en anglais et enseigne le français aux 6-8 ans). Sachez que je fais tout ce qu’il est en mon pouvoir de faire pour améliorer la sale réputation qu’ont les Français ici (on nous trouve désagréables et anti-américains (malheureusement il n’y a jamais de fumée sans feu). Je ne me suis jamais sentie aussi bien dans ma peau que maintenant. Mais l’heure du retour est arrivée. Je me retrouve dans la même situation qu’il y a dix mois. Je pense : « Comment vais-je faire pour quitter tout ça ? »
Myra, Spokane, Washington
Une année scolaire aux USA en 96-97