Pourvu que ça dure

J’entame mon quatrième mois. Que de chemin parcouru, déjà ! Le premier mois fut le plus difficile : la langue, le choc des cultures, la France et mes amis qui m’ont tant manqué. Je me suis interrogée sur mon choix. J’ai imaginé la vie en France qui continuait sans moi, et je me suis vue seule et mélancolique. Je me suis interrogée alors sur les raisons de ma venue. J’ai pensé à mon rêve américain. Je suis doucement sortie de ma bulle, j’ai commencé à communiquer. Mon anglais s’est alors amélioré, je me suis sentie plus à l’aise. À l’école, j’ai modifié mon emploi du temps : je m’ennuyais un peu. J’ai rencontré de nouvelles personnes. Dans une classe indépendante, j’ai rencontré une prof qui adore la France et que j’adore. Pendant ses cours, on joue de la guitare et on parle, parle, parle. Elle est fan de chevaux, comme moi. Elle m’a permis de réaliser un de mes rêves : monter de vrais chevaux américains — ceux qu’on voit dans les westerns—des « Quarter Horses », des « Paint Horses », des « Appaloosa ». Elle m’a mise en contact avec plein d’élèves. Ils m’emmènent au ciné, à des soirées. Bref, je m’éclate. Je n’ai plus le mal du pays, je ne suis plus « la French Girl », je suis Noémie. Et pour tout vous dire, je suis même amoureuse… Alors. Il me reste 6 mois à vivre ici. Je pense qu’ils vont être extras. A vous tous qui hésitez, je dis : n’ayez pas peur. Cette expérience nous transporte et nous métamorphose. L’an prochain, quand vous serez à ma place, vous vous direz : « Heureusement que je l’ai fait. » Vous vous sentirez capable de tout. Le monde sera à vous. Vous ne souhaiterez plus qu’une chose : que pour rien au monde cela ne s’arrête !

Noémie, Lawrence, Kansas, Un an aux USA