« J’ai froid, mais je m’en fiche » : voilà ce que j’ai pensé en arrivant à l’aéroport de Whakatane. J’étais exténué par le voyage et par le manque de sommeil, mais le simple fait de réaliser que je m’apprêtais à prendre un tournant dans ma vie me réchauffait le coeur.
J’habite dans une ferme laitière au milieu de nulle part. Je me lève tous les matins à 6 h 40. Les cours commencent à 8 h 40. « Rotorua Boys High School » est —comme vous l’aurez compris— une école de garçons. Au début, pour être franc, c’est vraiment difficile, mais très rapidement ça devient passionnant dans la mesure où on ne rencontre que des gens avec lesquels on a des points communs et des sujets de discussions qui nous rapprochent, à savoir : le rugby et les filles ! J’ai donc toute une bande d’amis, de tous les pays, et beaucoup d’amis Kiwis aussi —les « Kiwis », sachez-le, ce sont les habitants de la Nouvelle- Zélande ; rassurez-vous, je ne suis pas copain avec une salade de fruits. Au niveau de la famille, je suis bien tombé : elle est géniale. J’ai hérité de quatre soeurs et d’un frère. Je n’ai, pour l’instant, vu qu’une infime partie des sublimes paysages néo-zélandais. Ma famille est trop occupée par la traite, la collecte des veaux et l’insémination, pour me balader. Mais ça ne saurait tarder. Chaque jour me rapproche de mon retour. C’est un constat que je fais avec effroi.
William, Murupara
Un an en Nouvelle-Zélande