LE TOUR DU MONDE COMMENCE AVEC PIE
Sarah, ancienne participante et salariée de l’association
Une année scolaire aux USA en 2002
À 17 ans, je suis partie vivre un an aux États-Unis. J’ai dû choisir l’association un peu par hasard, parce qu’elle avait, je pense, des délégués sur ma petite île isolée, la Guadeloupe. Je n’ai que de vagues souvenirs de mon «stage départ» ou de mon départ tout court. J’ai passé une année inoubliable, et puis je suis rentrée. J’ai repris alors ma vie française, comme si de rien n’était. Je n’ai plus parlé à mes amis ou à ma famille américaine et je ne suis jamais retournée dans le petit bled où j’avais vécu dix mois. Une fois par an, pendant dix ans, quand je lisais «Trois Quatorze», j’envisageais de reprendre contact avec l’association et de donner un coup de main. Mais vous savez comment ça se passe : on est étudiant, on est globe-trotteur, on est «over-booké». Les années ont passé. Dix ans après mon retour, presque jour pour jour, j’ai reçu une «Newsletter», que pour une fois j’ai pris le temps d’ouvrir et de lire. PIE cherchait un salarié: j’ai envoyé mon CV —comme pour voir. Mon idée était de rester six mois seulement, juste le temps de régler différentes choses en France et de repartir m’installer à l’étranger.
J’ai commencé à travailler à PIE, et immédiatement, j’ai replongé dans mon année à l’étranger. Tout m’est revenu… comme si c’était hier. La fille que je remplaçais était de la même promo que moi et on avait fait nos études dans la même fac, sans le savoir. Ma «boss» —je ne m’en souviens pas mais j’ai des photos qui me le prouvent —avait chanté sur scène le jour de mon stage départ. Un de mes collègues m’avait accompagnée, dans l’avion, le jour de mon départ aux USA. Et la fille du bureau d’à côté avait été accueillie l’année d’avant par ma «rep» (déléguée américaine), elle avait rendu visite à ma famille d’accueil juste avant mon arrivée, et on m’avait montré des photos d’elle tout au long de mon séjour! Mes six mois à PIE se sont transformés en années et, avec le temps, toutes ces personnes sont devenues celles avec qui je partage mes souvenirs, mais aussi et surtout mes brunchs, mes voyages, mes déboires. Maintenant je sais que PIE est bel et bien une grande famille : ce n’est pas un mythe.
Je n’ai pas de mémoire, je ne l’ai pas creusée, mais PIE est revenu à moi, et je pense que tout le monde ferait bien de revenir à PIE un jour. Que ce soit le lendemain de son retour, un an après ou, comme moi, dix ans après, que ce soit pour écrire un article —parce que c’est utile aux autres—, pour rencontrer des anciens — parce qu’on sait très bien que personne d’autre ne peut nous comprendre comme eux—, pour devenir délégué —parce que c’est un peu revivre son année à l’étranger, ou pour accueillir —parce que c’est prolonger l’expérience et que c’est juste incroyable—, on se doit d’y revenir. À PIE vous retrouverez toujours quelque chose. Des souvenirs, des fous rires, des expériences, des occupations, des surprises… des gens. Aujourd’hui, après quatre ans, je quitte PIE pour faire le tour du monde. Mais quitte-t-on jamais vraiment sa famille?