Être un étudiant d’échange, ce n’est décidément pas facile tous les jours.
Il y a moins d’une semaine, j’ai changé de famille d’accueil. Mes anciens hôtes n’avaient pas bien compris le sens du mot « accueillir ». J’ai beaucoup pris sur moi, mais jusqu’à un certain point. Je me suis posée beaucoup de questions sur moi-même. C’est ma correspondante locale qui a pris la décision, voyant que ça n’allait pas. Et maintenant tout va mieux. Les plaines canadiennes où j’ai atterri sont situées au milieu de nulle part. Je vis dans une ferme en plein coeur de ces plaines. Où que l’on aille, il faut conduire, conduire, conduire encore. Mon école va de la maternelle à la dernière année de « High School ». Nous sommes 150 élèves au total. En Grade « 12 » (la dernière année de lycée), nous sommes vingt-sept, ce qui est beaucoup, si on compare au nombre d’élèves dans les autres niveaux. Un des inconvénients majeurs ici c’est que tout le monde connait tout le monde, et ce depuis très longtemps (parfois depuis la naissance). Alors, il est parfois difficile de vous intégrer. Vous sentez quand même que vous venez d’ailleurs, et que votre culture est bien différente. Il n’y a pas de solution miracle — ou du moins, je ne l’ai pas encore trouvée. Je n’ai trouvé qu’un truc : sourire, essayer d’engager la discussion et sourire encore. Ce n’est pas toujours facile. Parfois on n’y arrive pas, parfois on n’y pense pas, parfois on n’a pas envie… mais généralement, ce simple effort plait aux autres.
Zoé, Strathclair, Manitoba, Un an au Canada