Stéphanie et moi vivons dans le même pays. Et pourtant, que sont différentes nos expériences ! Je ne m’y reconnais pas du tout dans la description qu’elle fait de l’école sud-africaine. De mon côté, rythme, matières et relations sont très différentes. Questions matières, j’ai beaucoup moins de choix qu’elle. Question rythme, j’ai plutôt tendance à finir vers midi que vers 16 heures, surtout quand les profs en ont marre. Pour moi, il y a également un point très particulier. Comme je suis la seule blanche de l’école, je suis confrontée à un vrai problème de langue (je devrais écrire de « langues »). Les étudiants noirs ne parlent que très peu l’anglais, alors il me faut m’habituer aux langues zulu, zutu et tswana. Par contre, je me retrouve facilement dans son témoignage sur le pays et les gens. J’ai vraiment vu des personnes extraordinaires. Les Sud-Africains sont si accueillants ! Cela change tellement de l’esprit parisien. Ici, quand tu te promènes dans la rue, on te parle, comme si on te connaissait depuis ta plus tendre enfance. Cette chaleur me manquera, comme me manquera la beauté du pays. Sinon l’AFS est encore en ébullition. Le frère de ma mère d’accueil a été récemment tué dans la rue. Et – injustice flagrante – celui qui l’a tué a été arrêté puis relâché. A l’heure qu’il est, il est encore en liberté. La corruption est partout. Ce n’est pas évident à accepter.
Agathe, Ennerdale / Un an en République d’Afrique du Sud.