En image : Hortense à son arrivée à l’aéroport de Birmingham
Hortense, Odenville, Alabama
Une année scolaire aux USA
Ça fait presque deux mois que je suis descendue de l’avion, à l’aéroport de Birmingham. Je m’en souviens encore comme si c’était hier. Des problèmes techniques nous ont obligés à attendre 30 minutes supplémentaires sur le tarmac, coincés dans l’avion. J’étais à quelques centaines de mètres de ma famille d’accueil et il m’a fallu attendre avant de la rencontrer enfin. Cette demi-heure m’a semblé interminable. Dès mon arrivée, deux choses m’ont marquée. D’abord, la chaleur: il était 19h et la température ambiante était proche de 35°C. Une chaleur humide qui m’envahit. Bienvenue dans le sud! Et l’accent aussi. Parlons du Sud, tiens. Le Sud est aux Américains du Nord ce que la Suisse est aux Français. Les gens du Nord se moquent de ceux du Sud, parce qu’ils estiment qu’ils sont lents et qu’ils ont un sacré accent. Personnellement, quand j’ai entendu mon père d’accueil parler pour la première fois, j’ai dû me mordre les lèvres très fort pour ne pas rire. Il m’a fallu un mois pour assimiler la plupart des intonations et expressions propres à la région.
Globalement, j’ai eu quelques soucis d’intégration, aussi bien au niveau de la famille qu’au niveau du Lycée. On me reprochait, notamment dans ma famille d’accueil, de trop communiquer avec la France, et de ne pas faire assez d’efforts pour créer des liens étroits. Ça ne me sautait pas vraiment aux yeux.
J’ai eu un contact simple et direct avec mon père d’accueil. On s’entend incroyablement bien, on a des références communes et, sous certains aspects, deux caractères semblables. En revanche, ma mère d’accueil est plus dure à vivre. Nous n’avons pas grand-chose en commun, mais on fait chacune des efforts pour s’entendre au mieux.
Ma fratrie d’accueil est super, le contact passe super bien. Je m’entends très bien avec l’autre étudiant d’échange —un Danois— qui vit dans ma famille. C’est parfois très agréable de trouver quelqu’un qui rencontre les mêmes problèmes que vous, et de chercher ensemble des solutions.
Au lycée, le plus difficile a été de me faire des amis. De manière générale, les gens sont assez ouverts et viennent vers vous, mais après avoir posé toutes les questions qui leur passent par la tête sur la France —des questions souvent stupides—, ils se désintéressent et repartent vers leur groupe d’amis. À un moment donné, c’est à vous de faire le premier pas.
Mes classes sont fascinantes, autant dans le contenu que dans la forme. Et même parfois plus dans la forme que dans le contenu. Certains de mes professeurs sont très étroits d’esprit, très catégoriques, et, contrairement aux profs français, tentent par tous les moyens de nous implanter dans le cerveau leur opinion. J’ai observé ça dans mon cours de sociologie. Il faut que je me morde les poings pour éviter de rire lorsque j’entends certaines choses! Mais bon, c’est intéressant d’analyser leur point de vue, en tant qu’étranger. Je m’efforce de tirer le meilleur de ces cours qui pourraient être désespérants si je ne les prenais pas au second degré.
Je parle, je parle… et je suis loin de voir le bout de mes progrès. C’est incroyable comme je me suis débloquée depuis mon arrivée. Je ne réfléchis plus trente secondes avant de dire ma phrase, elle sort toute seule de ma bouche. Quand on me parle, mon cerveau ne fait plus de mises à jour interminables pour tenter de comprendre: maintenant, la plupart du temps, je pense en anglais.
Futurs étudiants d’échange, accrochez-vous! Toute la paperasse, toutes les démarches administratives avant le départ, ça paraît interminable, c’est vrai, mais qu’est-ce que ça vaut le coup!