Après une année en “High School” avec PIE et une année de terminale en France Jean a planifié ses études supérieures aux USA… Mais le Covid est passé par là. Jean nous raconte son “parcours du combattant” pour parvenir à ses fins, ainsi que sa période de quarantaine sur son campus américain.
En image : Jean en compagnie de Joshua (son “roommate”) et d’Erwann (un autre participant PIE CAMPUS) — Aquinas College, Michigan — Études universitaires aux USA
3.14 — Comment as-tu connu le programme PIE CAMPUS ?
Jean — Je suis parti une année en “High School” avec PIE, à Spokane dans le Washington State. À mon retour, j’ai fait ma terminale. J’étais décidé à repartir, et comme je suis délégué PIE, je connaissais forcément le programme ! Je veux faire un “Bachelor” (équivalent “Master 1 européen”) aux États-Unis.
3.14 — Pourquoi ?
Parce qu’aux USA, en tant qu’étudiants, on n’est pas livré à nous-mêmes : on est beaucoup plus soutenus ; la relation professeurs/élèves est bien plus intéressante ; le parcours est plus personnalisé. C’est tout cela qui m’a motivé et guidé. Je suis dans le Michigan, à Grand Rapids, sur le campus d’Aquinas College. Je fais un “Major” (domaine principal d’études) en “Business Administration” et un “Minor” (domaine secondaire d’études) en allemand.
3.14 — Revenons sur le processus d’inscription et sur cette année très particulière marquée par la crise du Covid ? Quand t’es-tu inscrit ?
En novembre/décembre 2019. Tout suivait son cours normalement… et boum le Covid est arrivé. Et là, je me suis dit que c’était fichu : les frontières étaient fermées, les visas n’étaient plus délivrés, et de mon côté, qui plus est, je n’avais plus de passeport. J’avais fait une demande de renouvellement dans les jours précédant le confinement et je n’ai plus eu de nouvelles de ce côté-là pendant très longtemps. On me disait que mon passeport était coincé au centre de distribution, sans me donner aucun délai ni aucune perspective. Les difficultés s’accumulaient.
3.14 — Quelle a été ton attitude à ce moment-là ? As-tu pensé à tout laisser tomber ?
Non. Je me suis dit : “Tu fais le maximum pour partir. Si ça foire, il ne faut pas que ce soit de ta faute, mas simplement à cause des événements”. Je me suis donné une “Dead line” —fin août— en faisant le nécessaire pour ne pas avoir de regrets.
3.14 — Tu avais un plan B ?
J’en avais même deux. D’un côté j’avais sécurisé l’affaire, en m’inscrivant en fac, à Annecy, et de l’autre j’avais envisagé un report de mon départ à janvier, puisque c’est possible dans le cadre des études aux USA.
3.14 — Ton départ dépendait de beaucoup de facteurs, n’est-ce pas ?
Oui. On était vraiment sur un fil. La fac exigeait que je sois là au tout début des cours, en m’imposant qui plus est une quarantaine, de dix jours, à mon arrivée. Le planning était donc super serré. D’autant que jusqu’à la mi-juillet aucun visa n’était délivré. C’était un peu du “ça passe ou ça casse”. Tout s’est finalement débloqué en quelqueS jours : j’ai fini par récupérer mon passeport, j’ai reçu mes papiers pour le visa fin juillet, obtenu dans la foulée un rendez-vous à l’Ambassade. Mon visa est arrivé par la poste le mercredi 5 août, et le dimanche 9 j’étais dans l’avion. Entretemps il fallait s’occuper du billet d’avion, de l’assurance, etc. : un vrai parcours d’obstacles, mais on y est arrivés. Meghan au bureau m’a beaucoup aidé.
3.14 — À quel moment as-tu su que c’était bon ?
Quand je suis arrivé sur le campus. Jusque-là et à tout moment, je sentais que ça pouvait capoter. Même dans l’avion, même à la sécurité, même à la frontière… mais c’est passé !
3.14 — À ton arrivée tu as donc été en quarantaine ?
Oui, 2 semaines. J’étais dans une chambre réservée dans un bâtiment spécial. Ma chambre donnait sur le couloir. J’étais seul. J’avais une salle de bains. On me déposait les repas devant la porte. On prenait ma température tous les matins, et une fois par jour je remplissais un doc avec plein de questions sur mon état de santé.
3.14 — Une quarantaine très sérieuse, n’est-ce pas ?
Tout à fait, C’était même assez compliqué, car je n’avais quasiment pas de rapports humains. Mais d’un autre côté, j’étais bien logé, et le fait que ce soit sérieux était à la fois rassurant et utile.
3.14 — Certains, en France, et en dépit du fait qu’en tant qu’étudiant vous ne fassiez pas partie d’une population à risque, pensent que le fait d’étudier aux USA représente un risque supplémentaire ?
En classe on est masqués. Sur le campus aussi, la plupart du temps. Par ailleurs, le campus est grand, il y a beaucoup d’espaces verts ; on est très peu nombreux en cours, les salles et les installations sont nettoyées en permanence. Ajoutons à cela, le fait qu’on ne prend pas de transports en commun, et qu’on vit beaucoup entre étudiants et quasi en “autarcie”. Je pense qu’objectivement, je suis plus en sécurité ici que je ne le serais à la Fac en France. De toute façon, je n’allais pas m’arrêter de vivre, et dans la mesure où il s’agit d’une pandémie, aucun endroit dans le monde n’était sûr à 100% !
3.14 — Ta période de quarantaine est aujourd’hui terminée ? As-tu commencé les cours ?
Oui, il y a 10/15 jours. Pour l’instant cela correspond à mes attentes. Ce n’est pas trop dur, mais je suis étonné par le fait qu’on ait pas mal de travail personnel à faire pour préparer les cours. On va voir comment tout cela évolue. Je vous tiendrai au courant.