JE VOULAIS FAIRE UN TRUC DIFFÉRENT — De “Maths sup” à Dior, il n’y a qu’un pas. Ce pas, qui consiste à étudier quatre années avec GO CAMPUS aux USA, Valentin l’a franchi en 2011, sur un coup de tête… pour le meilleur et sans le pire.
Valentin, Saint-Charles, Missouri, USA
Études aux États-Unis avec GO CAMPUS
En images — Devant un bâtiment universitaire / World Series à Saint-Louis / Préparation d’Halloween
3.14 — Ton expérience universitaire américaine a débuté il y a 10 ans exactement ? Comment et pourquoi avais-tu pris cette décision radicale de partir étudier aux États-Unis ?
Valentin — C’est un de ces heureux hasards de l’existence. J’étais en Maths sup. Ça ne me plaisait pas du tout et j’avais clairement décidé de changer de voie. Or, il se trouve que j’avais fait ma scolarité avec les deux fils d’un des dirigeants de GO CAMPUS, et que tous les deux vivaient à ce moment-là aux USA. À l’occasion d’un repas à la maison, Laurent Bachelot m’a parlé du programme. Avant cela, je n’avais aucune idée qu’un jeune Français de 19 ans pouvait partir étudier sur un campus américain.
C’est l’inconnu qui m’attirait et me poussait à partir, et c’est l’inconnu qui me faisait peur et me retenait
3.14 — Tu as su saisir cette opportunité. Mais on imagine assez facilement que tu as dû te poser des questions et peser le pour et le contre. Quels sont les arguments qui ont fait pencher la balance du côté “départ” ?
Dans la colonne plus et dans la colonne moins, l’argument principal était le même; je le résumerai en un mot : L’INCONNU. C’est l’inconnu qui m’attirait et me poussait à partir, et c’est l’inconnu qui me faisait peur et me retenait ; mais la peur était stimulante et au final, elle m’attirait tout autant. Je me souviens que ce qui m’a plu par-dessus tout c’est cette idée de repartir à zéro. J’avais l’impression de m’être un peu planté et d’être dans une impasse. Je voulais sortir de ce que je vivais et avais vécu. J’étais séduit aussi par l’idée de faire un truc différent des autres. Je n’ai pas essayé d’en savoir plus. Le côté “décision sur un coup de tête” me plaisait. Dès le début j’ai eu un bon pressentiment.
3.14 — Est-ce que ce bon pressentiment s’est vérifié ?
Totalement. S’il y a un truc que je ne regrette pas dans ma vie, c’est d’avoir pris cette décision de partir. De tout ce que j’ai fait, c’est la chose dont je suis le plus fier, car je sais pertinemment que ce que je suis devenu aujourd’hui, je le dois en grande partie à ce choix. Mes quatre années d’études aux USA m’ont rendu plus singulier. J’aurais raté tellement de choses si j’étais resté à Paris, à Marseille ou je ne sais où ! J’ai vu tellement de choses. J’ai rencontré tellement de monde.
3.14 — Tu t’es inscrit en mars/avril 2011. Tu es parti en août. Quels souvenirs te reste-t-il de cette période de transition ?
Pas grand-chose à vrai dire. Tout a été très simple et tout est allé très vite. Du jour au lendemain, j’ai eu l’impression de me réveiller aux USA !
3.14 — Où exactement ?
À Saint-Louis, Missouri.
J’aurais raté tellement de choses si j’étais resté à Paris, à Marseille ou je ne sais où !
3.14 — Quel a été le plus dur au niveau de l’adaptation ?
Au tout début et sans aucun doute, l’obstacle de la langue. J’avais pris des cours dans la période précédant mon départ, alors je me débrouillais un peu à l’écrit, mais oralement c’était la cata. Mais après, ça va assez vite. Contrairement à beaucoup d’autres, l’anglais n’était pas pour moi la motivation première. Si j’avais dû partir en Suède, je l’aurais fait… et j’aurais appris le suédois. Mais au final je parle anglais, et il est évident que c’est un énorme atout pour moi.
3.14 — Quel “Major” (domaine d’études principal) avais-tu choisi ?
J’ai choisi “Business International”. Je voulais un domaine d’études assez généraliste et qui me permette de faire évoluer mon cursus facilement. Au final ça m’a plu et j’ai “gradué” dans ce domaine.
3.14 — Quel enseignement majeur retiens-tu de ces années universitaires ? Qu’est-ce qui ressort avant tout de cette expérience ?
L’aventure humaine. Le nombre de rencontres que j’ai pu faire, d’apprentissage et de découvertes… à tous les niveaux. En changeant de monde, on comprend comment les gens fonctionnent et pensent ; on réalise qu’il y a mille façons de voir les choses. Ça élargit totalement votre horizon, ça l’ouvre.
3.14 — Qu’estimes-tu avoir appris là-bas que tu n’aurais pas appris en France ?
J’ai appris à dire “Oui”… “Oui” à presque tout. Dire “oui” pour se donner la possibilité de tirer le meilleur de toutes les situations. L’ouverture d’esprit a, je pense, quelque chose à voir avec cette idée d’être attentif et disponible à ce qui se présente. J’ai appris ainsi à être plus acteur de ma vie, à moins subir les choses de façon passive.
3.14 — Un mot sur l’enseignement et la pédagogie à l’américaine ?
Au début, j’ai presque été surpris négativement par le niveau. Mais il faut dire que je sortais de “Maths Sup” et que je reprenais tout à zéro. Au niveau du contenu, je trouvais donc que c’était assez simple. Mais comme je devais faire face au challenge de la langue ce n’était pas plus mal. Après j’ai été très agréablement surpris par la pédagogie, la disponibilité des enseignants et du campus, et les moyens surtout ! Le plus étonnant, c’est la façon dont tout est mis en place au niveau pédagogique pour vous valoriser.
3.14 — Quelle anecdote pourrais-tu nous rapporter qui résumerait au mieux ton parcours américain ?
Il y en aurait des tonnes et c’est impossible de n’en garder qu’une. En quatre années, j’ai été de découvertes en découvertes, de bons moments en bons moments : des premiers pas à WallMart (c’est vraiment une anecdote, mais c’était tellement exotique et impressionnant pour moi !) à la finale des “World” de baseball à Saint-Louis, en passant par le partage avec tous les étudiants. Toutes ces nationalités, toute cette diversité… C’est une expérience humaine inoubliable. J’ai passé quatre ans sur ce campus et j’ai l’impression de ne pas en avoir fait le tour. Franchement, j’aurais volontiers fait quinze ans d’études là-bas.
3.14 — Un regret ?
J’ai peut-être fait la bêtise, une fois que j’ai obtenu mon “Bachelor”, de ne pas profiter de l’OPT (NDLR : stage d’une année aux USA, accessible à tous les étudiants gradués). Mais j’ai choisi à l’époque de rentrer pour profiter de ma famille, car depuis quelque temps, je ne l’avais vue qu’en pointillés. En même temps et dans le fond, je ne regrette absolument rien. Je suis très bien où je suis aujourd’hui.
3.14 — Raconte-nous un peu ton “après” GO CAMPUS.
J’ai poursuivi mes études en France. J’ai fait un master en “Management des marques et du luxe”. Dans la foulée j’ai été embauché chez Dior et je suis responsable aujourd’hui d’une boutique parisienne. Franchement, pour moi tout va très bien. Si on n’ avait pas été “mangés” par le Covid, j’avoue que ce serait mieux, mais je ne me plains pas et je suis ravi de tout ce que j’ai pu acquérir comme expérience, là-bas aux États-Unis comme ici, en France
Dans le domaine dans lequel je travaille, beaucoup d’étudiants sont partis un semestre ou deux, mais peu ont fait tout un cycle d’études à l’étranger. Cette expérience m’a démarqué des autres.
3.14 — Comment expliques-tu que ce programme universitaire aux États-Unis reste si marginal, que si peu d’étudiants le connaissent et en profitent ?
Je vois deux explications : d’abord le manque d’accès à l’information. La majorité des étudiants n’ont aucune idée que cela existe et qu’on peut le faire ! Pour qu’ils adhèrent, il suffirait sans doute de leur mettre le projet sous le nez, non ? La seconde tient au fait que le système éducatif français est très contraignant et qu’il ne laisse pas de place à l’expérimentation. Tout ce qui est en marge est perçu comme un échec, un retard, un handicap, voire une catastrophe (le redoublement, le “temps perdu”, même une simple mauvaise note !). Pourtant ce parcours d’études est d’une grande richesse. Pour moi cela a été et cela restera un moment pivot de mon existence. Dans le domaine dans lequel je travaille, beaucoup d’étudiants sont partis un semestre ou deux, mais peu ont fait tout un cycle d’études à l’étranger. Cette expérience m’a démarqué des autres. Et c’est pas si mal de se sentir un peu unique !