L’impression du mois

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THE NEW ONE
Pauline — Evans, Georgia, une année aux USA
En image  — Pauline avec sa “Swim Team”

Chère « Ancienne moi »,
J’aimerais te dire merci, car si l’aventure dans laquelle tu m’as lancée est la chose la plus dingue qui soit c’est également la meilleure qu’il me soit donné de vivre.
Je suis fière de t’avoir quittée, d’avoir craquelé ma coquille et de m’être échappée. Tu seras toujours inscrite dans mon histoire, mon passé, un peu comme une vieille photo, une ombre… oubliée. Tu étais faible, incertaine, invisible et fermée. Mais tout cela est fini maintenant. Aujourd’hui, je me fais confiance, je suis plus légère, je vois le monde d’une autre façon, sous un autre angle. Je sais ce que je veux, je sais ce que je vaux. Ici, loin de ma zone de confort, j’ai trouvé mon nouveau «chez-moi». Je n’ai plus peur des regards ou des jugements. Je me suis surpassée de bien des façons : physiquement, émotionnellement et mentalement. J’ai l’impression que je peux faire face à tout et à n’importe quoi. Je peux aller de l’avant.
Tout n’a pas été parfait durant cette expérience: j’ai été mise à l’épreuve, je suis tombée, mais je me suis relevée. Sache, «Ancienne moi», que je ne regrette rien: pas un instant, pas une minute, pas une larme, pas un grincement de dents, pas un soupir, pas un sourire, pas un rire. Rien. 
Et maintenant que tout cela va s’achever, j’ouvre les yeux et je frissonne. Je ne veux pas partir, je ne veux pas rentrer. Ici, en Amérique, j’ai une nouvelle maison, une nouvelle routine, une autre famille. J’ai de nouvelles personnes à aimer, à découvrir, avec qui argumenter. De nouveaux horizons se sont ouverts… et j’ai découvert de nouvelles façons de penser.    
Je ne peux pas rentrer maintenant… J’ai encore tellement de choses à apprendre, à essayer, à goûter. Je ne veux pas quitter ce monde. Et pourtant, je vois, dans ma tête, cette horloge géante décompter les jours, les heures, les minutes et les secondes. Sois sûre «Ancienne moi» que tout ce qui s’est passé ici, je ne l’oublierai pas. Je n’oublierai ni les chants, ni les moments passés en famille, ni les découvertes, ni les amis, ni les étonnements, ni les surprises.
Je sais maintenant que pour accomplir ce dont on a envie il suffit d’être un peu têtu, d’avoir assez de volonté et un grain de folie. Plus rien désormais ne m’est impossible.
Il me reste moins de 100 jours à vivre ici — au cœur de cette Georgia si hospitalière — et je compte bien en profiter. Et je reviendrai… oui, je reviendrai, car l’Amérique, ce lieu où j’ai réalisé mon rêve, est maintenant une part de mon nouveau moi. «Ancienne moi», je te dis au revoir. Merci encore. Je n’ai plus besoin toi.