Tragique

Il me semble que la vie d’un jeune français n’est pas toujours très bien équilibrée, avec trop d’importance accordée au lycée et finalement au baccalauréat. Bien sûr le niveau scolaire paraît plus haut que celui d’autres pays, mais c’est dur, et je crois qu’il est nécessaire de se demander : « Est-ce que c’est une bonne chose que ce soit si dur ? » D’autant qu’à cette question vient s’en ajouter une autre : « Est-ce qu’à l’école en France on ne développe pas plus le savoir que le jugement. Autrement dit : est-ce qu’on en sait pas plus, mais qu’on comprend moins ? »
Ici, la situation semble si triste. En fait, les élèves répondent plus avec les idées du livre qu’avec leurs propres idées. Ils ont donc les idées de tous les autres Mais ce n’est pas la faute des jeunes. En fait la faute (si faute il y a) reste celle du système et de l’institution.
Ce matin mon prof d’histoire a reproché aux élèves leur manque de maturité pour développer des idées politiques. Après avoir « fabriqué » un jeune qui manque d’une habilité à penser librement, voilà le système qui lui reproche de ne pas avoir d’opinion. C’est comme une mère qui nourrirait trop richement son enfant et qui lui reprocherait ensuite d’être gros. Et là c’est la tragédie !
Si vous demandez à un jeune lycéen français quel est son but, il vous répond : « Obtenir le bac. » Demandons-nous donc si le but est seulement de savoir calculer les racines d’une fonction du troisième degré, de connaître un million de dates historiques, de formuler un plan avec un grand I, un grand II, un grand III ?

Michael, Néo-Zélandais / Un an en France / Famille Gérin.