Chaque jour, il fallait dire adieu à quelqu’un. C’était dur, mais je n’ai pas pleuré. Même à la gare, au moment de dire adieu à ma famille, je n’ai pas pleuré. J’ai pleuré quand je me suis retrouvée seule dans le long couloir qui me menait à mon avion. Et plus tard j’ai pleuré quand je me suis assise à ma place. Et puis en attendant le décollage, là j’ai vraiment pleuré. Toutes les larmes de mon petit corps. Tous les adieux que j’avais fait depuis deux mois sont remontés à la surface, d’un seul coup. J’ai eu l’impression alors que mon coeur se divisait en plusieurs morceaux. Une partie de moi était assise dans cet avion, et l’autre restait en France. Et puis, il y a eu l’arrivée à Calgary et le commencement de cette nouvelle vie. Les « hugs », la chaleur, ce type habillé en cow-boy de la tête aux pieds et qui portait un grand panneau sur lequel était écrit : « Welcome Louise. » Cette expérience est magique. Elle n’est pas facile, mais elle est instructive. J’apprends l’anglais, j’apprends la vie, j’apprends que pour chaque départ il y a une arrivée !
Louise Stavely, Alberta, Un an au Canada