Un sourire vaut un savoir

"Find PIE in the sky" : Image captée par Auriane dans le métro new-yorkais — Une année scolaire avec PIE, Mount Airy, MarylandEn image — Vu dans le métro new-yorkais : “PIE in the sky” — Photo : Auriane, Maryland, USA

UN SOURIRE VAUT UN SAVOIR
Auriane, Mount Airy, Maryland
Une année scolaire aux États-Unis

Il y a un an, je lisais les articles du journal de PIE ; je les montrais à mes parents pour essayer de les convaincre de me laisser partir, et pour essayer de me persuader moi-même de sauter le pas… « de le faire ».

Et tout s’est fait si vite.

J’ai eu l’idée de partir en voyant une publicité dans des annales de brevet : c’était le 20 février. Le 25, je recevais mon dossier, il n’y avait plus qu’à le compléter. Et, mi-mars (sans trop savoir encore dans quoi je m’engageais), j’ai envoyé ce dossier à PIE. Oui, pour moi, c’est là que l’aventure a commencé : au moment où j’ai posté mon dossier !

Pendant quatre mois, je savais que je partais aux USA, mais je ne savais pas quand, je ne savais pas dans quel État, je ne savais pas chez qui. Je savais juste qu’il n’y avait plus qu’à attendre.

Le 30 juin, jour de mon anniversaire, j’ai reçu ce fameux appel de mon représentant qui m’annonçait que je venais d’être placée. Démarches visa, période des “dernières fois”, puis des au revoir. : c’était parti ! Chaque étudiant d’échange vit cette période à sa façon : je me rappelle que je me sentais juste perdue, je comptais les jours avant mon départ, je ne savais plus trop si je voulais vraiment partir, mais je sentais en même temps que j’étais excitée à l’idée de ce qu’il allait m’arriver.

Le 24 août, j’ai enfin pris l’avion. Je me sentais plus libre que jamais, j’étais avec d’autres jeunes de PIE, on s’envolait pour NYC, on allait passer cinq jours ensemble à visiter NYC, Washington et Philadelphie. C’était un peu comme une colonie de vacances : on oubliait un peu le stress et la peur, on essayait juste de rester concentrés sur le moment présent.

C’était il y a six mois — jour pour jour —, et ces six mois ont déjà changé ma vie d’une façon bien plus profonde qu’attendue. Jusque-là, je n’ai pas été « homesick » — et c’est pourtant ce que je redoutais le plus.

Pour autant tout n’est pas parfait…

Personnellement, j’ai dû affronter la barrière de la langue — moi qui débarquais avec mon niveau d’anglais de fin de 3e et qui pensais devenir bilingue en trois semaines. Je sais qu’en matière linguistique tout dépend de chacun (du niveau de base, de la fréquence à laquelle on parle français, des efforts que l’on fait pour surmonter son angoisse de ne pas être compris et pour se forcer à parler), mais j’ai compris aussi qu’il fallait s’armer de patience et que, dans tous les cas, on ne devait jamais baisser les bras et toujours se rappeler les raisons pour lesquelles on était venu. En fait, les personnes que l’on rencontre, la famille d’accueil, les nouveaux amis, n’attendent pas de toi que tu sois bilingue, la seule chose qu’ils veulent, c’est que tu essaies et que tu leur montres que tu veux progresser. Je sais aujourd’hui que la langue n’est qu’un élément de l’intégration, et que, dans ce domaine, un sourire est universel et qu’il peut remplacer tous les savoirs !

Je tenais à parler de tout ça, car dans les témoignages de « Trois Quatorze » — que je lisais il y a un an maintenant, à la même période — je cherchais le réponses à toutes ces questions  au sujet de mon année à venir et des difficultés qui m’attendaient.

Cher futur participant, dis-toi une chose : tout ce que tu peux imaginer, tout ce que tu peux penser avant ton départ, n’est que la « partie cachée de l’iceberg ». Parce que, crois-moi, quand bien même, en montant dans l’avion, tu penses avoir planifié tes dix prochains mois, tu n’as pas la moindre idée de ce qui t’attend. Ce que tu vas vivre est bien plus fort que tu ne l’imaginais et va bien au-delà de tes attentes : tu vas apprendre et découvrir plus de choses que tu ne l’imaginais, tu vas devoir te confronter à des situations que tu n’aurais jamais même envisagées… et tu vas grandir plus que jamais.

Cher futur participant, il se peut que mon témoignage ne prenne tout son sens qu’au moment où tu vivras ce que je suis en train de vivre, et que tu ne comprennes ce qu’il y a à comprendre qu’en le vivant toi-même. Si tu lis cette lettre et que tu hésites encore à partir, arrête d’hésiter : saute dans le vide. N’aie aucune attente, sois juste ouvert.

On ne peut pas mettre de mots sur une aventure comme celle-là — celle dont j’essaie de te faire mesurer l’ampleur — sur une année qui, à n’en pas douter, devient la plus enrichissante de ta vie.

Il me reste encore quatre mois à vivre ici et j’ai la vague impression d’être arrivée hier. Je sais que cette impression sera encore plus forte quand, le 22 juin, je serai à l’aéroport et qu’il s’agira de rentrer dans mon autre pays, de rejoindre mon autre famille et mon autre maison. Mon cœur est maintenant ici, aux US, comme il est là-bas, en France.