Lire Trois Quatorze, c’est comme si on me racontait ma propre année, c’est comme si j’écoutais mon histoire. Je ressens exactement la même chose que toutes ces personnes qui, un jour, ont décidé de plonger dans l’inconnu, de se lancer dans cette expérience inouïe. J’ai vécu à Ohope Beach. Rien que le mot «Ohope Beach » — rien que sa sonorité — me fait vibrer, me plonge dans cette atmosphère paradisia-que. La maison était située à 200 mètres de la plage et à 150 mètres du port. Les habitants voyaient la vie en rose, ils ne stressaient pas, ils étaient accueillants… Même plus que ça… super accueillants. On parlait — on vivait — surf, ski nautique, plage, fun. On était pieds nus. 24 h sur 24 d’art maori, de « Kiwi life ». J’ai eu la chance de sauver une baleine. J’avais une super famille, une géniallissime soeur d’accueil. Et puis il a fallu quitter tout ça.
Je hais le petit aéroport de Whakatane, où tout a pris fin si vite. Je le hais autant que j’ai envie de le revoir. Un jour.
Aujourd’hui je vis avec une petite bulle au-dessus de la tête, une petite bulle pleine de souvenirs. Et quand je relis Trois Quatorze, ma petite bulle s’agrandit. Je tenais, à ma façon, à remercier tous ceux qui témoignent dans ce journal.
Mathilde
Un an en Nouvelle-Zélande en 2006